FERRARI 365 GT/4 BB

1975

Noire / cuir noir et beige

Historique.

L'histoire de la "Berlinetta Boxer" remonte à la présentation en 1966 par Lamborghini de la Miura, première GT à moteur central arrière transversal. Avec sa ligne agressive, et sa structure innovante directement inspirée des Sport-Prototypes de l'époque, la Miura, présentée de surcroît par une marque encore peu connue, remit en cause la suprématie des Ferrari GT à moteur avant (275 GTB/4, puis Daytona).

Ferrari se devait de réagir, même si la doctrine de Modène était alors que le moteur avant restait la meilleure solution pour une Grand Tourisme à hautes performances. La Daytona rencontra d'ailleurs un succès durable auprès des clients, notamment grâce à ses performances et à sa ligne.

Ferrari se donna tout le temps de peaufiner la conception de sa première GT à moteur central (hors Dino). Le processus commença dès le Salon de Turin 1968, ou PininFarina avait présenté l'étude P6 déjà à moteur central, élégamment dérivée des prototypes P3/P4. Cette lente gestation aboutit à la présentation au Salon de Turin 1971 de la 365 GT4 / BB, très radicale dans son dessin, stylistiquement proche de la P6, et devant succéder à la 365 GTB/4 Daytona. 

L'interprétation du thème de la GT à moteur central par Ferrari et PininFarina fut controversée mais le temps leur a donné raison : d'une part la ligne n'a pas pris une ride, au contraire, la BB commence à être fiévreusement recherchée par les connaisseurs comme une véritable icône du style Ferrari à son apogée (plusieurs coudées au-dessus de la Restarossa qui suivit). D'autre part, la conception comme la technique de la BB sont irréprochables, et donnent immanquablement le "grand frisson" que procure la proximité étroite d'une automobile de route avec les technologies de course.

La production commença deux ans plus tard, après la présentation de la voiture définitive au Salon de Paris 73, alors que les nombreux succès en compétition des Ferrari 312 B en F1 et 312 PB en Sport-Prototype avaient confirmé la validité technique de la structure 12 cylindres à plat, oeuvre de Mauro Forghieri et désignée aussi parfois comme un "V à 180°".

La nouvelle Ferrari combinait une ligne superbement pure et efficace, dessinée par Leonardo Fioravanti pour PininFarina, et la puissance déferlante d'un flat 12 de 4390 cm3, dont l'architecture était, dans la meilleure tradition Ferrari, étroitement dérivée des moteurs de compétition. 

 

Le moteur de la 365 BB: 4,4 l. et 385 ch à 7700 tm/n (100 de plus que la GTB4 !). Les moteurs "512", moins typés, n'atteignait que 6800 t/mn.

Grâce à une étude aérodynamique approfondie, l'alimentation en air et le refroidissement du moteur central ne nécessitaient plus de prises d'air latérales jusque-là inévitables sur les prototypes de compétition. Le moteur flat-12 en plus d'offrir aux clients la plus récente technologie compétition, innovait par l'adoption d'un système de distribution par courroies, plus silencieux que les chaînes, et réduisant l'inertie des pièces en mouvement. A noter qu'à cette époque aucune obligation de remplacement systématique de ces courroies n'était faite ; cela devint le cas par la suite pour des raisons commerciales.

Il convient de distinguer trois séries successives :

- la première fut la la 365 GT/4 BB (365 désignant la cylindrée unitaire en cm3, 4 le nombre d'arbres à cames, et BB signifiant Berlinette à moteur Boxer). C'est un modèle de cette version rare que nous mettons en vente.

- puis la 512 BB (la nomenclature était alors une combinaison du nombre de litres de cylindrée, soit 5, et du nombre de cylindres, 12),

- enfin la 512 BBi (i pour injection).

Sur l'ensemble de la lignée, 29 voitures furent officiellement destinées à la compétition, et remportèrent de nombreux succès (sous les couleurs du North American racing Team et du garage Francorchamps, entre autres), dont l'un des plus notables fut la victoire au Mans en 81 en catégorie IMSA.

 

La 365 GT/4 BB.

 

La 365 GT/4 BB à carburateurs dispose d'un douze cylindres de 4390 cm3 en alliage léger, à chemises rapportées en fonte, avec  lubrification par carter humide, et délivrant 380 chevaux à 6800 t/mn. 

Cette première "BB" se reconnaît esthétiquement à ses six feux arrières ronds et à ses rarissimes six sorties d'échappement. Elle ne comporte pas les prises d'air inférieures devant les roues arrière qui caractérisent les deux modèles suivants, sa forme est ainsi plus pure. Elle a été produite à 387 exemplaires seulement, entre 1972 et 76. Voici les chiffres selon les millésimes : en 73, 24 exemplaires, en 74, 229, en 75, 119 exemplaires, et seulement 15 en 76.

En 1976, la 365 GT 4/BB fut remplacée par la 512 BB.  La principale différence mécanique était l'augmentation de la cylindrée à 5 litres, la puissance restant théoriquement identique, mais atteinte à 6800 t/mn au lieu de 7700. La carrosserie perdait l'originalité des six feux / six échappements qui rendent la 365 si exclusive.

Ensuite fut présentée la version à injection 512 BBi, qui délivrait 20 chevaux de moins en raison des contraintes imposées par les normes anti-pollution.

Avec plus de chevaux au litre, et un régime plus élevé, le moteur 4,4 litres de la 365 GT4 BB a beaucoup plus de caractère car il est plus proche de la course que le 5 litres qui motorise les versions ultérieures. La 512 BB a été fabriquée en 929 exemplaires, tandis que la 512 BBi était fabriquée en 1007 exemplaires.  

Ce coupé deux places dispose d'un châssis tubulaire renforcé de panneaux métalliques, tandis que la carrosserie, réalisée chez Scaglietti, est en acier avec ouvrants en aluminium, et certains éléments en composite fibre de verre (nez et jupe arrière). Il est donné pour 290 km/h, et effectue les 400 m départ arrêté en 13 secondes.

 

La voiture mise en vente.

 

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Cette automobile est finie en noir avec sellerie en cuir naturel à bandes contrastées noires, du type présenté pour la première fois sur la Daytona. Elle n'a eu que trois propriétaires en tout et pour tout, ce qui est précieux pour un tel modèle dont l'historique est une part constitutive de la valeur. 

Nous connaissons ces trois conducteurs et avec une très forte probabilité, sinon une certitude, le faible kilométrage de 70.000 km est d'origine.

Elle se présente en très bon état d'origine et vierge de toute restauration, et donc aussi authentique que possible, ce qui est évidemment précieux pour l'investisseur avisé. Elle a été régulièrement l'objet d'une maintenance soignée notamment chez Ch. Pozzi où cette auto a bénéficié d'une révision très approfondie voilà quelques années.

Nous la présentons aux amateurs connaissant la valeur non seulement du modèle, et de son importance dans l'histoire de Ferrari, mais d'un exemplaire de cette qualité. 

Fabriquée en 387 exemplaires seulement, la 365 GT/4 BB est un modèle beaucoup plus rare que les BB qui lui ont succédé. Elle est également plus recherchée, non seulement pour cette rareté, mais parce qu'elle est esthétiquement plus proche du prototype initial et du moteur de course, préservant l'intégrité du concept. 

C'est une automobile qui a marqué l'histoire de la plus grande marque du monde, et qui reste extrêmement excitante à conduire pour ses performances fondées à la fois sur la puissance brute et sur une technologie fascinante, héritée de la compétition.

Le dernier mot revient à Sergio Scaglietti dont la firme était chargée de l'assemblage des BB (cité par le magazine "Octane", 12/03): It was something special ; it was the last car where we made everything by hand" ; "c'était quelque chose de spécial : ce fut la dernière voiture où nous fabriquions tout à la main".

 

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[TROP TARD]

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