FERRARI 512 BB

1981

"La dernière Ferrari à carburateurs de l'histoire"

(voir aussi notre Ferrari 365 GT4 BB)

Historique.

L'histoire de la "Berlinetta Boxer" remonte paradoxalement à la présentation en 1966, par Lamborghini, de la Miura, première grand Tourisme à moteur central arrière transversal. Cette GT à la ligne agressive, et dont la structure innovante était directement inspirée des Sport-Prototypes de l'époque, présentée de surcroît par une marque encore peu connue, donna aux yeux de beaucoup d'observateurs, un "coup de vieux" à la 365 GTB4 Daytona, qui était alors le vaisseau-amiral de la gamme Ferrari.

Ferrari se devait de réagir, même si la doctrine officielle de Modène était que le moteur avant restait la meilleure solution pour une Grand Tourisme à hautes performances. La Daytona recontrait d'ailleurs un succès durable auprès des clients, notamment grâce à ses performances et à sa ligne.

Ferrari pouvait se donner le temps de peaufiner l'étude et la conception de sa première GT à moteur central (hors Dino) qui durèrent plusieurs années. Le processus avait en fait commencé dès le Salon de Turin 1968, ou PininFarina avait présenté l'étude P6 déjà à moteur central, élégament dérivée des prototypes P3/P4 du milieu des années 60. Cette lente gestation aboutit enfin à la présentation, au Salon de Turin 1971, de la 365 GT4 / BB, stylistiquement proche de la P6, et devant succéder à la 365 GTB/4 Daytona.

La production ne commença que deux ans plus tard, après la présentation de la voiture définitive au Salon de Paris 73, et alors que les nombreux succès en compétition des Ferrari 312 B (F1) et 312 PB (Sport-Prototype) avaient confirmé la validité technique de la structure 12 cylindres à plat (désignée aussi parfois: "en V à 180°").

La nouvelle Ferrari, à la ligne superbement pure et efficace, dessinée par Leonardo Fioravanti pour PininFarina, était équipée d'un flat 12 de 4390 cm3, dont l'architecture était, dans la meilleure tradition Ferrari, dérivée du moteur utilisé en course. Grâce à une étude aérodynamique approfondie, l'alimentation en air et le refroidissement du moteur central ne nécessitaient plus de prises d'air latérales jusque-là inévitables sur les prototypes de compétition. Le moteur flat-12 en plus d'offrir aux clients la plus récente technologie de la compétition, innovait par l'adoption d'un système de distribution par courroies, plus silencieux que les chaînes, et réduisant l'inertie des pièces en mouvement.

Il convient de distinguer trois séries successives :

- la 365 GT/4 BB (365 désignant la cylindrée unitaire en cm3, 4, le nombre d'arbres à cames, et BB signifiant Berlinette à moteur Boxer),

- puis la 512 BB (la nomenclature était alors passée à une combinaison du nombre de litres de cylindrée, soit 5, et du nombre de cylindres, 12, le sigle BB demeurant identique),

- enfin la 512 BBi (i pour injection).

Sur l'ensemble de la lignée, 29 voitures furent officiellement destinées à la compétition, et remportèrent de nombreux succès (sous les couleurs du North American racing Team et du garage Francorchamps, entre autres), dont l'un des plus notables fut la victoire au Mans en catégorie IMSA.

 

 

 

Dans la lignée "BB", c'est la 512 qui inaugura l'entrée en compétition. Ci-contre l'une des voitures engagées au Mans. Ferrari avait déployé tout l'arsenal : moteur développé sous la direction de l'illustre ingénieur en chef Mauro Forghieri (passage à 5 litres, 470 chevaux), soufflerie PininFarina pour l'aérodynamique, montage de l'aileron à incidence variable des 312T de formule 1, portes en alu, vitres en polycarbonate.

 

 

 

 

La 512 BB.

En 1976, la 365 GT 4/ BB fut remplacée par la 512 BB, dont un exemplaire est ici proposé à la vente.  La nouvelle génération de Ferrari était parvenue à maturité. La différence essentielle avec la 365 était l'augmentation de la cylindrée à 5 litres, la puissance restant identique (mais atteinte à 6800 t/mn au lieu de 7700) avec cependant un couple plus élevé, et donc des performances encore mieux exploitables. La lubrification s'effectuait dorénavant par carter sec, une caractéristique des moteurs de compétition, assurant plus de fiabilité en usage sportif.

Sur le plan esthétique, le dessin de l'arrière était simplifié avec quatre feux ronds au lieu de six, et quatre échappement contre six également, tandis qu'un déflecteur était inclus sous la jupe avant afin de parfaire l'équilibre aérodynamique. Enfin, deux prises d'air discrètes de type NACA étaient implantées devant les roues arrières pour améliorer le refroidissement des freins. Des jantes arrière de 9 pouces ont également dicté des arches de roues plus galbées, avec un effet évocateur de puissance très réussi.

Construit jusqu'en 1981, ce modèle est plus puissant que la version à injection qui lui a succédé (512 BBi), et qui délivrait 20 chevaux de moins en raison des contraintes des normes anti-pollution.

La 512 BB à carburateurs dispose d'un bloc douze cylindres de 4942 cm3, entièrement en alliage léger, à chemises rapportées en fonte, avec  lubrification par carter sec, et délivrant 360 chevaux à 6800 t/mn. Comme sur la 365 GT4 BB, la boîte 5 vitesses est placée sous le bloc-moteur, la forme plate de celui-ci autorisant cette originalité de conception sans pénaliser le centre de gravité.

Ce coupé deux places dispose d'un châssis tubulaire renforcé de panneaux métalliques, tandis que la carrosserie, réalisée chez Scaglietti, est en acier avec ouvrants en aluminium, et certains éléments en composite fibre de verre (nez et jupe arrière). Il est donné pour 290 km/h, mais certains conducteurs affirment avoir été chronométrés à plus de 300 km/h sur circuit. La BB effectue les 400 m départ arrêté en 13 secondes.

 

Production.

La 512 BB a été produite de 1976 à 1981 en 929 exemplaires au total (1007 pour la 512 BBi, 387 pour la 365 GT4/BB), selon les chiffres suivants : 76 = 42 exemplaires, 77=164, 78=136, 79=191, 80=240, 81=156. L'exemplaire proposé est donc un des derniers de la série 512 BB, ayant donc bénéficié des petites retouches apportées au fil des années grâce à l'expérience. Ce modèle est connu pour être la toute dernière Ferrari produite équipée de carburateurs. Cette caractéristique est directement liée à la légende de la marque durant plus de quarante années;

 

La voiture mise en vente.

Cette voiture est de première main, et n'a que 56 000 Km. Lorsque nous l'avons identifiée dans la région, nous en avons immédiatement fait l'acquisition, car un tel modèle, historique et inscrit dans la légende de la marque, ne se rencontre que très rarement de première main et dans un tel état : les moquettes et le cuir sont parfaits, il reste même certaines protections d'usine (sur les seuils de portes, par exemple), et ce type de détail reflète l'entretien scrupuleux dont elle a fait l'objet.

Tous les accessoires d'origine sont au complet (mallette à outils, notamment) et conservent tout le caractère authentique des Ferrari de la grande époque ou le Commendatore Ferrari (décédé en 1988) était encore vivant et présidait aux destinées de la marque légendaire.

Pour optimiser encore la valeur que représente cette auto à l'achat, nous avons fait effectuer la rénovation de la distribution, ainsi que la révision des carburateurs, du démarreur, le remplacement de nombreux joints et une mise au point moteur.

Piloter cette voiture est un plaisir vraiment rare, car elle délivre des performances extrêmes, tandis que sa conduite (visibilité et confort notamment) a été jugée comme l'une des plus aisée des Grand Tourisme de son époque.

L'ensemble des éléments objectifs et subjectifs rend cette automobile particulièrement désirable. Nous conseillerions volontiers à un amateur-collectionneur, s'il ne devait posséder qu'une Ferrari, de choisir une 512 BB. Son potentiel de valorisation est tout simplement exceptionnel.

(VENDUE)

Prix : 64.000 € / 419.000 FFR  

Retour liste / Back to stock list