MASERATI Tipo 60 " Birdcage"

La fascinante automobile mise en vente : la présence et l'impact d'un monstre sacré.

Le modèle

Sans doute la plus célèbre Maserati de course, et l'une des autos de compétition les plus mémorables.

C'est l'ingénieur en chef  Giulio Alfieri qui a tracé les plans de cette deux-litres Sports ultralégère, à la fin 1958. Par comparaison avec le châssis de la Tipo 200S, la "saut en avant" technique est frappant et stupéfia par son audace. La structure tridimensionnelle de tubes de section minuscule - 200 éléments de 10, 12 et 15 mm de diamètre - n'a jamais été égalée dans l'histoire du Sport Automobile, et valut le surnom de Birdcage - "cage à oiseaux" - à ce modèle de légende.

Deux versions furent produites, la Tipo 60 avec un quatre cylindres en ligne 2-litres double-arbre de 195 chevaux (incliné à 45° pour réduire la surface frontale de la voiture), et la tipo 61, au châssis identique mais dont le moteur était réalésé à 2.9-litre (250 chevaux). La technique était celle la plus avancée de l'époque avec des freins à disques aux quatre roues, suspensions indépendantes à l'avant et pont de Dion à l'arrière. C'est Stirling Moss qui ouvrit le feu avec la Birdcage en enlevant la cours des voitures de Sport à Rouen, et le Championnat du Monde classe 2 litres prototypes en 1959.

En 1960 l'une des Birdcage profilées (châssis #2451) approcha les 280 km/h au Mans sur les Hunaudières, et mena la course pendant les deux premières heures aux mains de Masten Gregory, devant la Ferrari de Gendebien / Paul Frère tout en s'adjugeant le meilleur tour à 198 km/h de moyenne. La Tipo 60-6 fut également pilotée par Briggs Cunningham, Nino Vaccarella, Dan Gurney, le comte Volpi, et Lucky Casner, entre autres.

 

Une vingtaine de Maserati Birdcage en tout a été fabriquée dont seulement six du Type 60 ; certains châssis Tipo 60 reçurent ultérieurement le moteur 3 litres et devinrent des Tipo 61.

Ajoutons que la plupart des Birdcage, comme d'autres autos de course rares (Alfa-Romeo TZ2, Ferrari des années 50 et 60...) ont un historique très "accidenté".

Par exemple le châssis #2453, vendu au pilote Edwin Martin, fut détruit à Daytona en 1960. Les pièces détachées en état furent prélevées et utilisées sur d'autres exemplaires ; mais les quelques restes endommagés et fragments de l'épave encore disponibles furent acquis par un collectionneur américain (lequel posséda d'autres Birdcage, pour ajouter à l'ambigüité...), puis revendus à un amateur Britannique. Celui-ci confia au spécialiste anglais Peter Shaw la reconstruction totale de la voiture notamment un châssis et un moteur... entièrement neufs, en y incorporant "les morceaux de l'original", sous le numéro de châssis de l'auto détruite. C'est ainsi qu'à partir de quelques pièces, certaines Birdcage - comme d'autres voitures de course - ont ressuscité, sous une forme "neuve" très discutable.

La Tipo 60/61 fut assurément la dernière Maserati de compétition à moteur avant, et la plus célèbre. Le modèle suivant, tipo 63, qui conservait la technique du châssis multitubulaires "Birdcage", signa le passage de la marque au moteur arrière, et les années qui suivirent ne permirent plus jamais à Maserati de retrouver la gloire qui entoura les barquettes à moteur avant.

Vue éclatée de la "Birdcage" (cliquer pour agrandir)

 

La voiture en vente

Nous sommes en présence d'une extraordinaire machine: qu'on parle de copie exacte ou de reconstruction conforme importe peu, dès l'instant qu'aucune plaque de constructeur trompeuse n'a été apposée. Il n'existe pas de documentation sur l'origine du châssis ; à l'examen, on observe cependant que la base de fabrication est ancienne, artisanale et selon les techniques de l'époque, avec des éléments conformes repris ou reproduits au fil des années.

Le moteur à culasse double-arbre, double-allumage, incliné et abreuvé par les carburateurs Weber double-corps, est une invitation ouverte à prendre la piste. Les détails de fabrication sont saisissants, tels que les structures complexes du châssis, notamment les éléments suspensions avant, mais aussi les porte-moyeux forgés, les freins, la magnifique carrosserie en aluminium aux supports ultra légers, les grandes roues Borrani à rayons avec pneus à profil hauts, sans oublier l'échappement libre latéral dont les traces de gaz brûlés ont déposé une patine de bon aloi...

La légèreté est omniprésente dans la fabrication, sans introduire de finition superflue comme certains sont tentés de le faire aujourd'hui, et les chromosomes de la course manifestent leur présence jusque dans le cockpit plus que spartiate, où la seule règle est l'efficacité pure: volant bois et aluminium, boîte à relais en bakélite, tels que d'époque, énorme compte-tours, plancher en tôle d'alliage mince, vitre et portes symboliques, et châssis apparent. L'ensemble de l'auto, très petite et puissante à la fois, évoque les frissons si recherchés par les pilotes des années soixante, et suscités par la maîtrise d'un engin un peu fou, terriblement frêle mais conçu pièce par pièce pour la victoire.

 

 

Au soir tombant, l'envoûtement est irrésistible : il nous ramène au temps où Maserati signifiait tout simplement compétition.

Les Birdcage changent rarement de mains. La valeur actuelle des très rares exemplaires considérés comme authentiques est suggérée par le cas la Type 61 #2461, estimée lors d'enchères Christies en Août 2003 à 1,5-2 millions de Dollars - soit entre 1 et 1,4 Million d'euro -, encore s'agit-il d'une estimation remontant à quatre ans. De plus, l'auto en question fut pendant quelque temps équipée d'un ... V12 Ferrari, et a été reconstruite plus d'une fois dans sa vie (photo ci-dessous).

#2461, Pebble-Beach, Aout 2003.

En Mars 2001, la Tipo 60 #2460, beaucoup plus authentique voire unique, car pour l'essentiel jamais restaurée, a été adjugée 2,050,000 Dollars (soit environ 1,5 Million d'Euros) par Christie’s à Londres. Il est vrai qu'elle est demeurée aux mains du même collectionneur pendant 35 ans, et fut vendue quasiment dans l'état où elle était lors de sa dernière course en 1964.

#2460, adjugée plus de 2 Millions de Dollars à Londres en 2001.

Le marché des automobiles de course rares ayant considérablement augmenté sur les cinq dernières années, on peut très raisonnablement estimer la valeur actuelle d'une Birdcage à plus de deux millions d'Euros, encore faut-il que l'une d'elles soit accessible à une transaction.

Les modèles les plus légendaires de l'Histoire sont en effet souvent conservés dans de grands musées ou d'un prix hors de portée de la plupart des collectionneurs. Nous avons donc souvent souligné que les copies parfaitement exécutées représentent une excellente acquisition, surtout les exemplaires assez anciens et qui commencent à acquérir une certaine patine qui valorise leur construction minutieuse selon les techniques de l'époque, nécessitant des artisans très qualifiés et un savoir-faire qui se perd. Ces autos, indiscernables des vraies pour la grande majorité des observateurs, procurent la fois les sensations et la griserie du modèle original, et la certitude de détenir, pour un prix qu'on peut encore envisager, une pièce importante et rare, qui ne peut que prendre de la valeur.

PRIX : 165.000 €

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