Ainsi, le prototype baptisé "Bugatti" présenté par Volkswagen en 99 n'a toujours pas été réellement construit. La maquette qui a fait la tournée des salons depuis trois ans à Paris, Genève, puis Détroit, était "dotée", pour le moment en imagination seulement, de 1000 chevaux et devait atteindre 406 km/h (pourquoi pas 405 ou 407 ?). Volkswagen avance maintenant prudemment, selon le magazine Sport-Auto le chiffre de 350 km/h... D'éventuelles vitesses supérieures nécessiteraient...la venue de mécaniciens qui viendraient faire des modifications sur le moteur et la voiture, le temps que le client fasse "une pointe de vitesse", puis remettraient l'auto en ordre de marche homologué avant de repartir !

Tiens-tiens ... Nous rappelions justement récemment que bien des fabricants sérieux - Pagani inclus - peuvent construire des châssis et prototypes qui, selon réglages, arbres à cames et pression de turbo, peuvent atteindre 350, 400 km/h ou davantage - mais pas forcément pour des milliers de kilomètres, et à condition de laisser de côté les normes de sécurité, de bruit, de pollution. Rien de nouveau, mais beaucoup de publicité autour d'une voiture qui depuis trois ans concrètement n'a pas encore roulé.

Quand au poids, après avoir soigneusement évité de mentionner un chiffre sur les documents diffusés jusqu'ici, Volkswagen avoue aujourd'hui, toujours selon Sport-Auto, plus de deux tonnes..! Face à une Pagani Zonda à 1250 kg (et même à une Enzo à 1360 kg), il sera intéressant d'observer le comportement dynamique de ce prototype dès qu'il sera en mesure de rouler. Le magazine souligne que "la difficulté de la mise au point est apparue très grande"...Nous n'en sommes pas surpris. Le début de fabrication éventuelle est annoncé maintenant pour 2003, sans plus de précision.

Le pari technologique réussi d'Horacio Pagani apparaît encore plus éclatant lorsqu'on observe les faits : sur le marché, aucune voiture homologuée et disponible à la vente n'existe, qui présente un rapport poids-puissance supérieur, ni un couple qui s'approche de celui de la Zonda, ni une coque centrale intégralement en carbone. Bref, la Pagani Zonda C12 S reste indiscutablement la meilleure automobile sportive du monde - et elle est conduite avec un bonheur incomparable, depuis deux ans, par quelques dizaines de clients ultra-privilégiés. Ils ont fait le meilleur choix possible.

Depuis, le fabricant Italien a défrayé la chronique des super-cars, recevant une véritable consécration dans la presse internationale. Au fil des comparatifs (incluant le titre de Car of the Year), la Zonda a été reconnue comme la nouvelle référence en matière de Grand-Tourisme de luxe à ultra-hautes performances.

La production s'effectue depuis deux ans à l'usine de Modène, combinant précision d'horlogerie et haute technologie, notamment pour la coque et la carrosserie en composite carbone-carbone. Quelques dizaines de clients privilégiés roulent dans la plus extraordinaire super-car jamais commercialisée.

Nous savons que la voiture sera une étourdissante déclinaison de la berlinette Zonda, et devrait être présentée après le Mondial. Peu de détails ont filtré pour le moment du bureau d'études et de style d'Automobili Pagani. Beaucoup ont spéculé sur les caractéristiques de ce nouveau modèle, qui sera construit en quantité limitée. Fidèle à sa philosophie, Horacio Pagani se tient à l'écart  des effets d'annonce et de marketing, par respect pour ses clients et pour sa conception de l'automobile de pointe. Autodrome, en tant qu'importateur exclusif, tiendra ses clients informés des développements.

Le luxueux bi-mensuel spécialisé dans l'automobile sportive et classique consacre un article de huit pages largement illustré à la nouvelle version de la Zonda (avec V12 de 7,3 litres). La rédaction ne tarit pas d'éloges : "dans le fief de Ferrari, Maserati et Lamborghini, c'est un natif de la Pampa - l'Argentin Horacio Pagani - qui tient la vedette..."

De passionnantes controverses s'élèvent parfois en matière de performance des "Super-Cars" actuellement commercialisées (les prototypes non homologués ou projets de salon aux caractéristiques fluctuantes et souvent invérifiables, ne présentent pas autant d'intérêt, loin s'en faut).

Les tests en situation réelle donnent des réponses. SportAuto (Allemagne) a réalisé un essai extrêmement élogieux de la Pagani Zonda 7,3 litres, et l'a comparée à la Lamborghini Murciélago - la plus rapide de ses concurrentes sur le marché: les résultats sont conformes à la légende de la Zonda, Horacio Pagani a bien créé une voiture mutante, qui domine le segment de l'ultra-haut de gamme de la tête et des épaules !

Ainsi, sur l'accélération de "zéro à 200 km/h", la Zonda prend l'avantage d'une seconde et demie (!) : 11,2 s. contre 12,8 s...

Dans le test de freinage de 200 km/h à l'arrêt absolu la Pagani est encore la meilleure servie par la légèreté de sa structure (plusieurs centaines de kilos de moins) : 4,7 s. contre 5 s.

Conséquence logique : sur le "combiné accélération freinage" (de 0 à 200km/h, puis freinage jusqu'à l'arrêt total), le verdict tombe dans le même ordre : deux secondes de mieux pour la Zonda (15'9 contre 17'8).

Pour compléter cet essai approfondi, les essayeurs ont testé les deux voitures en circuit, sur le Nurburgring et à Hockenheim ! Résultat : la Pagani est bien la plus rapide, avec 3 dixièmes de mieux à Hockenheim et 6 secondes pleines au Ring. Elle s'adjuge ainsi rien moins que le record mondial pour une voiture homologuée sur ces deux circuits...

Les essayeurs de la revue confirment le choix fait par une élite ultra-minoritaire de conducteurs fanatiquement exigeants (quand on peut investir un demi-million d'Euros, on a le droit de l'être) : la Zonda dépasse simplement tout ce qui a déjà été fait : elle est la meilleure voiture du monde.